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Christoph Gallio & Roger Turner You Can Blackmail Me Later Ezz-Thetics https://now-ezz-thetics.bandcamp.com/album/you-can-blackmail-me-later-2

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Si Roger Turner est un des percussionnistes ultimes de la libre improvisation coupable de s'être commis pour le meilleur avec des "poètes" de l'improvisation incontournables tels Phil Minton, Lol Coxhill, John Russell, Michel Doneda,Alan Tomlinson, Steve Beresford, Thomas Lehn, Tim Hodgkinson et un kyrielle d'activistes "locaux" comme Kazuo Imai, Eugenio Sanna, Edoardo Ricci, Michael Keith, Witold Oleszak, Ulli Bötcher. En suivant son parcours, on ne peut que constater que Roger Turner n'a pas d'agenda de carrière ni de préjugé. Il prend au sérieux le moindre de ses engagements en donnnat toujours le meilleur de lui-même. Il y a chez lui une flexibilité dans le jeu et la qualité émotionnelle qui se rapproche avec fluidité de l'esprit et de la sensibilité sonore de ses partenaires qu'ils soient habituels ou d'un soir. Il m'a un jour déclaré que c'était dommage que il n'avait quasi jamais l'occasion de jouer avec des musiciens plus jazz ou "free-jazz". Lors d'un concert, j'ai pu l'entendre jouer au pied levé avec Charles Gayle et le contrebassiste Juni Booth, aujourd'hui décédé. J'avais plus que l'impression d'entendre Milford Graves lui-même avec ses figures rythmiques qui accélèrent et décélèrent, ses frappes et ses roulements qui se croisent sans arrêt dans un déluge de pulsations qui s'écartent et se ratrappent les unes aux autres comme par magie. Unique ! Avec le saxophoniste Suisse, Christoph Gallio, on perçoit la filiation de Sunny Murray, mais aussi une puissance alliée à une délicatesse infinie. Christoph Gallio, explore sans relâche les registres secrets de ses saxophones alto, soprano et C Melody: murmures subsoniques, coups de bec assourdis, feulements, scories, vocalisations, détachés équivoques, faux doigtés, sursauts hérissés, fragments mélodiques, canarderies, spirales incertaines avec une forme de lyrisme lunatique. N.B. Christoph a joué récemment avec Gerry Hemingway et son label Per Caso publie ses projets depuis des décennies. Il semble que Roger Turner essaie d'abord la batterie, avec vibrations, divers roulements de caisse claire pour en suite s'échapper sur les rebords des fûts en modifiant sensiblement le calibre de ses frappes, leurs intensités. Le silence intervient et des coups coordonnés césurent celui-ci. Petit à petit, une poésie s'installe, un dialogue précis et incertain se fait jour. Les deux prennnent le temps de jouer , de trouver des échappées, faire venir lueurs ou assombrissements, sursautent et pressent les tempi imaginaires, élastiques. Une séquence animée s'enchaîne avec une recherche introspective, le souffle lunaire et vaporeux d'un moment. Les duettistes nous promènent dans tous les états gazeux, liquides ou granuleux de leurs dérives. On pourrait peut être dire que le duo de Roger avec Urs Leimgruber se révèle plus "décisif" (cfr The Pancake Tour ou The Spirit Guide). Mais ce ne serait pas rendre justice à leur formidable expressivité, à leur disposition d'esprit et surtout le sens de la recherche instantanée expressive de Christoph Gallio, lequel sublime ses capacités de souffleur pour donner le meilleur de lui-même autant qu'il est humainement possible. Tout du long, c'est un véritable feu intérieur qui se livre, rougeoie, sature, explose et métamorphose la saxophonitude free. Dans les moments d'emportement convulsifs, Roger Turner exulte, chahute, virevolte comme un diable et Christoph Gallio, ici volatile picorant dans la jungle là époumonnant sa rage, sublime l'idée qu'on se fait de la libération du free-jazz. Vous vivrez ici tous les registres de la déraison. Une musique d'improvisation free authentique, ludique et salvatrice. Please mail me later !! Vachement réussi !! 

Posted by Jean-Michel Van Schouwburg at 14:42:00  

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